La Francophonie

La Francophonie. Le français dans le monde

Questions à étudier:

1) L’expension du français entre le XVIe et la fin du XIXe siècle.

2) La création du terme «Francophonie».

3) Les institutions et les associations francophones.

4) La nature de la francophonie.

5) Les francophones et francisants: leurs dénominations et leur total.

6) La langue française dans le monde.

1) L’expension du français entre le XVIe et la fin du XIXe siècle.

Avant le XVIIIe siècle le latin, la langue de l’église catholique, reste également la langue officielle dans certains pays d’Europe. En France, pour la justice, jusqu’à Charles VIII; pour les actes publics jusqu’à François I-er (1539). C’est à l’extérieur de la France que le français commence à être utilisé comme une langue administrative. Le premier acte notarié est rédigé à Aoste, en Italie, en 1532, le latin était alors utilisé à Paris. L’utilisation du français dans les actes officiels en France même date de 1539. Entre le XVIe et le XIXe siècle le français est parlé un peu partout en Europe dans les milieux diplomatiques, scientifiques et culturels. Il n’est pas une cour allemande ou italienne où l’on ne trouve des Français ministres, ingénieurs, fonctionnaires, maîtres de ballet, académiciens, peintres ou architectes. Frédéric II, Casanova, Grimm, Catherine II, Joséph II écrivent un français excellent. Paris est la capitale universelle. Des écrivains allemands s’indignent que les Allemands réservent le français pour la conversation et ne parlent allemand «qu’à leurs chevaux».

· L’an 1800 et le XIXe siècle marque peut-êttre l’apogée du français. Czartoryski, ministre des Affaires étrangères d’Alexandre Ier, en rend l’usage obligatoire dans la correspondance diplomatique de l’état russe.

· La Prusse l’adopte pareillement jusqu’en 1862.

· Les souverains d’Europe correspondent entre eux en français.

· Le maréchal Bernadotte peut régner en Suède, sous le nom de Charles XIV, jusqu’à sa mort en 1844 sans se donner la peine d’apprendre le suédois : toutes les affaires de l’état sont traités en français.

· En 1887, la Triple Alliance, dirigée contre la France et rassemblant deux états de langue allemande et un de langue italienne, est rédigé en français.

L’expension du français au XVIe-XIXe siècle est due а quelques

raisons :

1. A l’immigration d’une partie de l’élite française. Les protestants chassés par les guerres de religion (1561–1600), les nobles fuyant la Révolution (1789) sont accueillis dans les cours d’Europe.

2. Au rôle important (politique et culturel) que joue la France en Europe à cette époque-là (XVIIe –XVIIIe siècle).

3. A l’esprit de conquête intellectuelle ou territoriale de la révolution et de l’époque napoléonienne (le XIXe siècle).

2) La création du terme «Francophonie».

C’est au XIXe siècle qu’apparaît le mot «francophonie». Ce terme fut créé au lendemain de la guerre de 1870 par le géographe français Onésime Reclus pour désigner à la fois les populations parlant français et l’ensemble des territoires où l’on parle français. Ce mot fut oublié pour presque un siècle. Il ne réapparaît qu’en

1962 dans la revue «Esprit» sous la plume de Léopold Sedar Senghor, alors président du Sénégal, poète et écrivain. Très vite, en 1970, sous l’impulsion d’autres hommes politiques, de trois chefs d’Etats africains: le prince Narodom Sihanouk (Cambodge), les présidents Habib Bourguiba (Tunisie), Charles Hébou (Liban), Hamani Diori (Niger), le 20 mars est créée l’Agence de coopération culturelle et technique. Donc, c’est le fait d’hommes d’état étrangers. La France ne fait que l’accepter.

Dans les années 60 ce mot entre dans les dictionnaires. D’après le dictionnaire Petit Larousse la francophonie est «une communauté de langues des pays francophones ; ensemble de pays francophones ; collectivités que forment les peuples parlant le français». Dans les années 60 ce mot est rapporté à la diffusion du français dans le monde et est plutôt lié au statut particulier du français par rapport à d’autres langues internationales.